Juriste de formation et entrepreneure, Modestine Sifa est à présent coordinatrice de l’organisation "Ujamaa" (socialisme). Elle et son équipe encadrent des jeunes nouveaux entrepreneurs dans l'élevage de poules de chair. Cette organisation, forme et oriente des personnes handicapées ou non dans l’entrepreneuriat, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en RDC.

La trentaine et mère d'un enfant, Modestine Sifa prospère dans ses initiatives entrepreneuriales. Désormais, son ambition est de trouver sa place au sein des instances de prise de décision. Néanmoins, elle dénonce la discrimination subite par les personnes vivantes avec handicap (PVH). Très souvent, elles sont mises de côté malgré leurs compétences professionnelles.

« Nous avons des compétences qui peuvent concourir à faire avancer notre pays. Malheureusement, les autorités n'en tiennent pas compte. Nous sommes donc oubliées... » Déplore Modestine.  « Nous ne voulons pas être dans les rues à mendier. Mais plutôt, nous voulons constituer des activités génératrices des revenus pour nos familles et devenir autonomes. »  

L’autre problème : multiplicité de taxes

Selon Modestine, les activités économiques des personnes qu’elle encadre à travers Ujamaa ne sont pas du tout exonérées à certaines taxes. Elles payent comme tout le monde, sans distinction. « Nous sommes étouffées par des taxes, à chaque fois que nous voulons entreprendre. Pourtant, les PVH ont une vie très modeste, nous voulons bien payer. Mais avec nos moyens limités, cela est difficile. » Conséquences : certains nouveaux entrepreneurs, dès au commencement de leur business, tombent en faillite et ferment les portes.  

«  Je demande aux PVH de prendre conscience de leur état physique. Qu’elles brisent la peur d'entreprendre les travaux de tout genre : intellectuels ou manuels. Enfin, je demande que nos autorités nous accompagnent dans tout. Cela nous permettra d'aller de l'avant. » Estime Modestine Sifa. 


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