La libération de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du chef de l'État congolais, Félix Tshisekedi, est loin de faire l'unanimité dans le chef de la classe politique au Kivu, où cet allié politique dans l’Union Sacrée du président de la République est originaire.

Le président du parti politique Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe avait été condamné en appel à 13 ans de travaux forcés le 15 juin 2021 par la Cour d'appel de Kinshasa - Gombe avec plusieurs autres personnalités, dans une affaire de détournement de deniers publics relative au programme des 100 premiers jours du chef de l’État.  

Bien qu'ayant enchanté les pro-Kamerhe en ville de Goma pour le cas d'espèce, à l'opposition c'est un autre épisode de « théâtre à la tête du pays ». Réagissant à chaud à cette libération et mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe, le coordonnateur national de la plateforme ‘’Soutenons Vital Kamerhe’’    Gaudens Luendo Munihire, déclare : « Nous sommes animés par un sentiment de Joie. Nous continuons de reconnaître que l'honorable Vital Kamerhe a été victime d'un emprisonnement politique, victime des accords de Nairobi. Innocent qu'il était, nous attendions sa liberté. Nous demandons alors son acquittement, pour qu'il soit libéré définitivement. Car, c'est bien lui, au regard de son grand projet de société, sensé devenir président de la République démocratique du Congo ».

Côté du parti politique Engagement citoyen et le développement (ECIDÉ) de Martin Fayulu, ce qui s'est passé, notamment par la libération provisoire de Kamerhe, est une question de théâtre pur au sommet de l'État et de la justice congolaise. « Pour ECIDÉ, nous assistons depuis l'arrivée de Tshisekedi au pouvoir, à la théâtralisation des institutions du pays. Des condamnations et des acquittements au niveau de la justice du pays, on ne fait que des sketchs. Comment comprendre qu'un homme politique qui a été condamné pour détournement de plus de 47 millions de dollars à première instance à 20 ans de prison et deuxième instance à 13 ans de prison soit libéré, sous prétexte d'une liberté provisoire ? » S’interroge brillamment William Balungwe, chargé de communication au sein de l'ECIDÉ au Nord-Kivu.

À l'Union pour le développement et le progrès social (UDPS), le parti politique présidentiel, les voix vont dans le sens d'appeler les citoyens à l'apaisement et à faire confiance à la justice congolaise. « Vital Kamerhe est un Congolais comme tout le monde. Si la justice s'est prononcée pour qu'il aille en prison, je crois que nous pouvons croire à la justice. Si aujourd'hui la justice lui accorde une liberté provisoire, nous ne devons que nous soumettre à la décision de la justice. La liberté provisoire ne signifie pas qu'il est totalement libre. Nous allons toujours nous mettre à la disposition de la justice, le temps que cette dernière respecte toute la procédure... » Rassure le fédéral de l'UDPS rurale en province du Nord-Kivu, Maombi Kambale Jean Platon.


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